Ambassadeur du Tri et de la Bonne Gestion

Un projet collectif pour transformer nos gestes du quotidien en engagement durable

Maison d’Enfants Reine Marie-Henriette ASBL

Djamil Sawadogo – Conseiller en Prévention, Référent Environnement & Ecodynamique

Bruxelles, 2025

“Changer le monde commence par changer nos habitudes, un geste à la fois.” Djamil sawadogo

Introduction : Une prise de conscience et un engagement nouveau

Quand je suis arrivé à la Maison d’Enfants Reine Marie-Henriette en mai 2025, j’ai été marqué par la richesse humaine de cette institution. Chaque professionnel, qu’il soit éducateur, membre du personnel technique ou administratif, agit avec une réelle bienveillance et une profonde conscience du rôle qu’il joue auprès des enfants. Très vite, j’ai ressenti une énergie positive, mais aussi un potentiel immense encore à structurer autour d’un objectif commun : celui de rendre notre cadre de vie et de travail plus durable.

En observant le quotidien, j’ai remarqué que de nombreux petits gestes écologiques existaient déjà, souvent spontanés, mais sans réelle coordination. Certains triaient leurs déchets avec rigueur, d’autres cherchaient à limiter le gaspillage du matériel, mais tout cela manquait d’un fil conducteur collectif. C’est en partant de cette réalité que m’est venue une idée simple : transformer ces efforts isolés en une dynamique commune, motivante et fédératrice.

C’est ainsi qu’est né le projet « Ambassadeurs du Tri et de la Bonne Gestion », une démarche humaine et participative qui vise à mobiliser chaque service, chaque collaborateur, autour d’un même idéal : faire de la gestion responsable et du tri un réflexe collectif, joyeux et porteur de sens.

    I.      Contexte et genèse du projet

La Maison d’Enfants Reine Marie-Henriette accueille au quotidien de nombreux enfants, et adolescents. Cette mission éducative et sociale s’accompagne d’une importante activité logistique, administrative et matérielle. Le volume de fournitures utilisées, la production de déchets ou encore la consommation énergétique sont donc des enjeux bien réels.

En arrivant, j’ai pris le temps d’écouter, d’observer, et surtout de comprendre les habitudes déjà en place. Ce que j’ai découvert, c’est une véritable envie d’agir, mais souvent freinée par le manque d’outils ou de repères concrets. J’ai alors proposé d’adopter une approche différente : plutôt que d’imposer des règles, inspirer un mouvement.

Mon intention n’était pas de créer un projet de plus, mais un élan collectif, un engagement sincère autour d’une cause qui rassemble. L’idée d’un réseau d’« Ambassadeurs du Tri et de la Bonne Gestion » s’est naturellement imposée comme la clé : faire de certains collègues volontaires des relais positifs, des modèles, des personnes ressources capables d’incarner la transition écologique dans nos gestes quotidiens.

   II.      Philosophie et valeurs du projet

Le cœur du projet repose sur une conviction simple : le changement durable se construit par la bienveillance, pas par la contrainte.

Être ambassadeur du tri, c’est avant tout être un exemple, pas un contrôleur. C’est motiver sans juger, encourager sans imposer.

J’ai toujours pensé que la prévention et l’écologie étaient d’abord des histoires humaines. Avant d’être un acte technique, trier, c’est un état d’esprit. Cela reflète la manière dont nous considérons notre environnement, notre lieu de travail, mais aussi les autres.

Le projet s’appuie donc sur trois piliers :

• La responsabilité partagée, car chacun a un rôle à jouer, quel que soit son poste.
• L’exemplarité positive, car le meilleur moyen de convaincre, c’est de montrer l’exemple.
• La joie d’agir ensemble, car le plaisir collectif est le moteur d’un changement durable.

Cette philosophie guide toutes les actions menées : faire du tri et de la bonne gestion un symbole de cohésion, pas une contrainte administrative.

  III.      Objectifs et ambitions du projet

Lorsque j’ai imaginé le projet Ambassadeurs du Tri et de la Bonne Gestion, je voulais qu’il soit concret, mobilisateur et durable. Il ne s’agissait pas d’un simple rappel écologique, mais d’une véritable stratégie participative.

L’ambition principale était de créer un mouvement interne capable de transformer nos habitudes de manière naturelle et collective. Pas une campagne temporaire, mais une démarche qui s’inscrit dans la durée, en donnant à chacun le sentiment d’être acteur du changement.

Les objectifs se déclinent autour de cinq axes :

• Réduire le gaspillage et rationaliser l’usage du matériel dans les bureaux, ateliers et services.
• Améliorer la qualité du tri sélectif, en clarifiant les consignes et en les rendant plus accessibles.
• Valoriser les ambassadeurs, en leur donnant une visibilité et une reconnaissance interne.
• Stimuler la créativité écologique, en encourageant les initiatives et les idées nouvelles.
• Ancrer la durabilité dans la culture de la Maison, en liant écologie, prévention et cohésion d’équipe.

En d’autres termes, ce projet est à la fois une réponse écologique et un levier social. Il ne s’agit pas seulement de trier mieux, mais de travailler autrement, dans le respect des ressources, du matériel et des personnes.

  IV.      Actions concrètes et initiatives internes

Pour que cette philosophie prenne vie, j’ai voulu des actions simples, visibles et symboliques. Chaque initiative devait pouvoir parler à tous, quel que soit le service ou le niveau de responsabilité.

Tout a commencé par des campagnes internes de sensibilisation, comme :

• « Bonne gestion de nos ressources », une note claire et bienveillante pour rappeler que chaque outil, chaque feuille, chaque objet a de la valeur.
• « Fournitures responsables », une campagne centrée sur l’usage réfléchi du matériel de bureau, afin d’éviter le gaspillage.
• L’affiche emblématique : « Avant de prendre, je réfléchis : en ai-je vraiment besoin ? », devenue un repère visuel et un slogan fédérateur.

Ces campagnes ont ensuite ouvert la voie à une action collective majeure : l’Opération “TRI…omphons ensemble !”

Cette initiative ludique a consisté à lancer un défi entre services, avec un objectif commun : améliorer le tri sélectif tout en cultivant l’esprit d’équipe. Les ambassadeurs, désignés volontairement, ont animé cette dynamique avec humour, enthousiasme et créativité.

Enfin, la création du réseau “Ambassadeurs du Tri et de la Bonne Gestion” a permis de donner une véritable identité au projet. Ces ambassadeurs ne sont pas des contrôleurs, mais des moteurs de changement. Ils incarnent la philosophie du projet : encourager, valoriser, inspirer.

Leur présence dans chaque service a rendu la démarche plus vivante, plus humaine et plus durable.

   V.      Impact et retombées observées

Dès les premières semaines, les effets positifs se sont fait sentir. Ce qui m’a le plus marqué, ce n’est pas seulement la baisse du gaspillage, mais le changement d’attitude.

Avant le lancement du projet, le tri était souvent perçu comme une obligation, voire une contrainte. Aujourd’hui, c’est devenu un réflexe collectif. On parle de tri dans les couloirs, on échange sur les bonnes pratiques, on s’encourage entre collègues.

Les poubelles sont mieux identifiées, les erreurs de tri diminuent, et les consommations de matériel ont commencé à se stabiliser.

Mais au-delà des chiffres, ce projet a eu un impact humain fort. Il a créé du lien, de la fierté et de la motivation. Certains collègues ont même proposé de nouvelles idées : réutiliser les feuilles imprimées d’un seul côté, mutualiser les fournitures entre services, ou encore organiser une journée “zéro papier”.

Ces résultats prouvent que la prévention et la durabilité ne sont pas seulement des concepts techniques, mais des outils de cohésion et de bien-être au travail.

“Les petites victoires du quotidien deviennent grandes quand elles sont partagées.”

  VI.      Témoignages inspirants

Les retours du terrain sont éloquents. Ce sont eux, finalement, qui donnent tout son sens au projet.

« Grâce au projet Ambassadeurs du Tri, trier est devenu un réflexe collectif, pas une corvée », confie une éducatrice.

« C’est motivant de voir que chaque petit geste compte. On se sent acteurs du changement », raconte un ambassadeur.

Notre directrice, Pascaline Lemaire, résume parfaitement l’esprit du projet : « Cette initiative renforce l’esprit d’équipe et l’image éco-responsable de notre maison. »

Et de mon côté, je ne peux que confirmer : mon rôle n’a jamais été de contrôler, mais d’inspirer.

Voir mes collègues s’approprier ce projet, y mettre leur touche personnelle, et en parler avec fierté, est sans doute la plus belle réussite de cette démarche.

“L’engagement collectif naît de la confiance, pas de l’obligation.”

 

VII.      Communication et valorisation

La communication a joué un rôle essentiel dans la réussite du projet. Dès le départ, j’ai voulu que chaque action soit visible, claire et accessible à tous.

L’objectif n’était pas seulement d’informer, mais de donner envie d’agir.

Des supports variés ont été diffusés : affiches, notes internes, visuels dans les espaces communs, petits rappels positifs dans les bureaux. Tout cela a permis d’ancrer le projet dans le quotidien, sans alourdir la charge de travail.

La clé du succès a résidé dans la constance du message : répéter, rappeler, encourager, sans jamais culpabiliser.

Les ambassadeurs ont également été valorisés publiquement. Leur engagement a été salué lors de réunions et d’échanges informels, afin qu’ils soient perçus comme des figures positives de la transition écologique interne.

Cette reconnaissance, même symbolique, a renforcé la motivation et l’esprit d’équipe.

Aujourd’hui, l’action dépasse la seule question du tri. Elle inspire d’autres idées : gestion des fournitures, économies d’énergie, mobilité douce…

Le message est passé : la durabilité n’est pas une mission isolée, mais un réflexe collectif.

“Communiquer, c’est donner de la vie à une idée.”

Conclusion ouverte et perspectives

Aujourd’hui, je regarde le chemin parcouru avec fierté.

Ce projet, né d’une idée simple, est devenu un mouvement collectif, une fierté commune et une preuve que le changement commence toujours par une intention sincère.

Mais cette aventure ne s’arrête pas à la SERD.

Elle s’inscrit dans le temps, dans nos pratiques et nos mentalités.

L’ambition est désormais de pérenniser le réseau des ambassadeurs, d’en accueillir de nouveaux, et d’élargir la démarche à d’autres aspects : la gestion de l’énergie, les achats responsables, la mobilité, ou encore la sensibilisation des enfants.

Chaque petit pas compte, et chaque sourire partagé rend la route plus belle.

“Et si, à notre échelle, nous faisions du tri et de la bienveillance les plus beaux outils du changement ?”